Bal Bahadur ne se souvient pas exactement de l’année où il a remarqué une tache sur son pied. Selon lui, c’était il y a une trentaine d’années. Au début, il pensait que c’était une sorte d’allergie qui finirait par disparaître. Mais les semaines ont passé, et la tache était toujours là. « J’ai commencé à avoir des lésions aux mains et aux pieds et, en seulement quelques mois, j’ai perdu une partie de mes doigts et de mes orteils », se souvient-il. Cependant, plus encore que la maladie, c’est la peur de ne plus pouvoir travailler qui le préoccupait.
En effet, il travaillait comme charpentier et agriculteur à l’époque, ce qui lui permettait de percevoir des revenus suffisants pour subvenir aux besoins de sa famille. Il était parvenu à acheter quelques terres agricoles pour sa famille avec ce qu’il avait gagné en tant que charpentier. Percevant des revenus stables de son travail agricole, Bal Bahadur appartenait aux catégories plutôt aisées de la communauté.
Mais à cause de la lèpre, Bal a dû cesser partiellement ses activités. Mais pas question pour lui de laisser tomber : « Peu importe le métier, j’étais prêt à tout faire dès lors que j’en étais capable ». Aujourd’hui, il vend des paniers en bambou qu’il fabrique chez lui. En outre, il aide sa femme dans l’élevage de chèvres et de bufflonnes, et dans son travail agricole. Malgré des capacités de préhension limitées, il peut encore effectuer des tâches ménagères au quotidien.
Expansion des lésions
Il y a environ deux ans, Bal a remarqué de nouvelles lésions sur ses pieds. Heureusement, Pramila Raut, mobilisatrice de santé FAIRMED, a été informée de son cas. Après avoir vu son état, elle lui a proposé une formation d’auto-prise en charge pour s’assurer que les lésions ne s’étendent pas. Elle lui rend visite chaque semaine pour vérifier l’évolution de la maladie. De plus, elle veille à ce qu’il puisse se rendre à l’hôpital en cas de besoin.
Pramila a été informée du cas de Bal grâce à l’action de promotion de la santé « De personne à personne » menée dans le district de Sindhulpalchok, au Népal. Les villages de cette région montagneuse sont en effet très dispersés et souvent accessibles à pied seulement – d’où les grandes distances à parcourir pour rejoindre le dispensaire le plus proche. C’est pourquoi nos collaborateurs rencontrent régulièrement des patients comme Bal, qui n’ont jamais pu accéder aux soins.
Personne ne doit souffrir ou mourir d’une maladie curable
Nirmala Sharma • Responsable pays Népal
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