Contexte
Le fleuve Mapé a été transformé en lac de barrage dans les années quatre-vingt et ses bras latéraux coupent aujourd'hui littéralement de nombreuses personnes de la région de leur environnement. La plupart des personnes qui vivent dans son bassin versant vivent dans une grande pauvreté. Pour se rendre de leur village au village voisin, voire au centre de santé ou à l'hôpital, ils doivent d'abord traverser le fleuve et le barrage en bateau et parcourir de longues distances sur des chemins difficiles.
L'extension du plan d'eau a fortement modifié l'écologie de la région et favorise la propagation de maladies tropicales négligées. Mais les nouveaux bras du fleuve aggravent également la situation géographique isolée des nombreuses personnes touchées par la pauvreté dans la zone du projet. A cela s'ajoute le fait que les routes ne sont guère praticables pendant la saison des pluies, de mai à septembre. De nombreuses personnes ne sont donc pas en mesure de se rendre dans un centre de santé ou à l'hôpital dans un délai raisonnable. Si elles le font, les frais de transport les plongent dans une pauvreté encore plus grande. La santé mère-enfant repose sur des bases fragiles ; les services de vaccination font défaut. Seuls les villages situés à proximité immédiate du barrage sont alimentés en électricité, et rares sont ceux qui possèdent un téléphone portable. La plupart des postes de santé et l'hôpital de district ne sont pas non plus raccordés au réseau électrique et au réseau d'eau. En outre, le personnel de santé n'est souvent pas suffisamment formé.
Le projet
Grâce au projet de santé "Mapé", les personnes particulièrement défavorisées bénéficient d'un accès à la santé dont elles ont un besoin urgent. Les personnes touchées par des maladies négligées sont recensées, envoyées et traitées par des collaborateurs qualifiés de FAIRMED. Les cas compliqués bénéficient d'un soutien. Les personnes handicapées, par le biais des organisations qui les représentent, sont renforcées dans leurs capacités à s'occuper des lois visant à les promouvoir et à les protéger, à gérer leurs propres organisations, à prévenir les handicaps et à accéder aux cartes nationales d'invalidité.
Nos collaborateurs locaux veillent à ce que les structures de santé dans la zone du projet soient équipées de médicaments et de matériel médical en fonction des besoins et à ce que le personnel de santé et les agents de santé soient formés sur des sujets tels que les MNT. En outre, les accoucheurs et guérisseurs traditionnels sont formés et intégrés dans les activités du projet.
Objectifs et activités
L'objectif principal du projet est de renforcer le système de santé à Malentouen, Bankim et Yoko et d'offrir un meilleur accès à la santé aux groupes de population défavorisés qui y vivent. Pour atteindre cet objectif global, le projet poursuit les objectifs spécifiques suivants, qui seront notamment réalisés à travers les activités mentionnées ci-dessous :
Renforcer le système intégré de surveillance et de prise en charge des maladies tropicales négligées dans les districts sanitaires de Malentouen, Bankim et Yoko
Les compétences du personnel de santé et des communautés sont renforcées dans l'identification, l'orientation, le traitement intégré et la documentation des cas de maladies tropicales négligées (MTN), notamment par le biais de formations.
Le diagnostic et la prise en charge intégrés des cas de MNT sont assurés.
L'engagement de tous les acteurs communautaires dans le projet est renforcé.
Améliorer l'accès aux services de santé pour les mères, les nouveau-nés, les jeunes enfants et les populations défavorisées
La participation des acteurs impliqués dans le projet à la promotion de la santé des mères et des nouveau-nés est encouragée.
L'utilisation des services de santé maternelle et néonatale par les groupes de population défavorisés (p. ex. les femmes bédzang) dans les établissements de santé est augmentée.
Les personnes handicapées et les autochtones de Bedzang sont encouragés à revendiquer et à faire valoir leurs droits, ainsi qu'à participer aux décisions relatives à la santé et à leur mise en œuvre
Les personnes handicapées et les communautés Bedzang, par le biais de leurs organisations, sont habilitées à promouvoir et à protéger leurs droits, en particulier leur santé.
La communauté de Bedzang et les personnes handicapées participent à la gestion et à la prise de décision en matière de santé par le biais de leurs organisations.
Promouvoir la réhabilitation communautaire pour les personnes handicapées dans les communautés de Magba, Yoko et Ngambe Tikars.
Durabilité et suivi
L'ensemble des projets de FAIRMED sont menés en collaboration avec les autorités locales en intégrant la population sur place. Dans les bureaux régionaux de FAIRMED, nous travaillons exclusivement avec des collaborateurs locaux. De cette manière, et grâce à un suivi systématique, les problèmes peuvent être identifiés à temps pendant la durée du projet, les causes analysées et les méthodes et objectifs ajustés si nécessaire. L'implication directe des ministères de la Santé et d'organisations partenaires permet également de leur transmettre à terme la gestion des projets et d'assurer leur poursuite sans le soutien de FAIRMED.
Bénéficiaires
Environ 233 000 personnes sont bénéficiaires du projet. Un accent particulier est mis sur les groupes de population défavorisés tels que les femmes enceintes, les enfants en bas âge, les personnes handicapées, la population indigène Bedzang ainsi que les personnes qui ont fui la crise sociopolitique dans le nord et le sud-ouest du Cameroun.
Personne ne doit souffrir ou mourir d’une maladie curable
Mou Ferdinand • Responsable pays Afrique centrale
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